Rencontre avec
Myriam Bron

Bonjour Myriam ! Tout d’abord, la direction de Concept Web est-elle ton premier métier ?

Non ! J’ai travaillé durant 10 ans chez Philip Morris en tant que support PC ! J’étais joignable par téléphone à mon bureau, puis, lorsque cela s’avérait nécessaire, je partais me balader dans l’entreprise avec des tournevis et d’autres outils afin d’aller dépanner les ordinateurs (autant sur le plan technique qu’informatique) ! Je devais également donner des formations aux employés sur la manière d’utiliser les machines. À cette époque (années 80), nous étions aux balbutiements de la présence des PC dans les entreprises. J’ai ensuite donné des formations à l’École Club Migros. C’est à la même période que je me suis formée en tant que webmaster.

Comment en es-tu venue à travailler dans la création de sites internet ?

C’était le tout début, donc le bon moment pour prendre le train en route. Alors que certains pensaient qu’Internet ne fonctionnerait jamais, j’ai bossé comme une dingue, convaincue du contraire ! Le net était très moche à l’époque. Rien de ce que l’on connait aujourd’hui n’existait. Le nec plus ultra c’était les animations Flash, alors vous imaginez ! J’étais également persuadée que cela remplacerait la pub papier.

Cela fait maintenant 25 ans que tu es active dans ce secteur. Quels sont les atouts d’une telle expérience ? Plus particulièrement, te donne-t-elle un réel avantage par rapport aux jeunes fraîchement sortis des écoles et familiarisés avec les technologies les plus récentes ?

Dans ce domaine, on est vite dépassé. Il faut donc se tenir à la page en permanence, quel que soit le nombre de nos années d’expérience ! Les jeunes qui sortent des écoles sont hyper spécialisés, ce qui les rend très compétents dans un domaine précis, mais presque incapables de faire autre chose, et encore moins de travailler seuls. J’ai toujours fonctionné un peu différemment des autres : j’aime proposer une vision globale de ce dont une entreprise a besoin sur le web. Un site seul est rarement suffisant, d’où mon goût prononcé pour la stratégie digitale.

La création d’un site Internet demande plusieurs métiers : le graphisme, la programmation, le marketing. Il faut donc posséder des compétences diversifiées ou savoir s’entourer. Un programmeur n’est pas qualifié pour faire du graphisme mais pour livrer un outil fonctionnel. À l’inverse, un webdesigner ignore souvent tout des coulisses ! Il est impossible de tout faire tout seul, surtout aujourd’hui. L’expérience me permet notamment de savoir m’entourer des bonnes personnes.

Quelles sont les situations ou les interrogations auxquelles tu fais face le plus souvent lors de ton premier contact avec un client ?

Tout d’abord, je constate que les gens ne se rendent pas compte du travail qu’il y a derrière un site Internet. De ce fait, ils n’ont bien souvent que peu ou pas de budget ! C’est quelque chose que je répète depuis des années… Alors que l’on trouve normal de dépenser de gros montants pour une campagne d’affichage ou une publicité dans un journal, personne ne consacre un vrai budget à sa communication digitale. C’est un comble quand on sait que les résultats, en termes de notoriété et d’acquisition de clientèle, s’obtiennent aujourd’hui majoritairement sur le net !

J’ai également beaucoup de personnes qui viennent me voir après avoir opté pour des prestations à moindre coût et se retrouvent avec un site dysfonctionnel ou obsolète. C’est assurément l’un des domaines où le bon marché finit par coûter le plus cher !

Globalement, quels conseils pourrais-tu donner à une entreprise qui souhaite créer un site internet ou améliorer sa présence en ligne ?

Si l’on possède déjà un site, il faut le faire auditer afin d’en cerner les forces et les faiblesses. Une étude de marché et l’établissement d’une stratégie sont recommandés pour fixer des objectifs et les atteindre. Les sites web n’ont pas tous le même but : certains servent à vendre des produits, d’autres à promouvoir des entreprises. La stratégie à adopter sera donc forcément différente d’un cas à l’autre ! Le plus important est de pouvoir rentabiliser les dépenses liées au marketing digital, ce qui n’est possible que si les objectifs fixés sont atteints. S’adresser à une agence reste une véritable garantie de succès, qui permet de ne pas se disperser et de rationaliser les coûts, parce que toutes les compétences nécessaires au succès sont réunies au même endroit.

Selon toi, une stratégie digitale réussie, c’est quoi ?

C’est un retour conséquent sur investissement, une atteinte ou, mieux encore, un dépassement des objectifs fixés. Plus de ventes, plus de clients, plus de visibilité, avec un impact positif direct sur le chiffre d’affaires.

Et une stratégie digitale ratée ?

C’est de se retrouver au même point qu’au départ, tout en ayant perdu du temps et de l’argent. Généralement, c’est l’analyse qui fait défaut (objectifs mal définis, public cible mal établi, etc.) ou alors le travail qui n’est pas correctement réalisé (site de piètre qualité, référencement inadéquat ou inexistant, etc.)

Quels sont les aspects de ton métier que tu préfères ?

La création ! Le fait de pouvoir proposer de nouvelles idées et les réaliser. Commencer avec rien ou pas grand-chose et m’imaginer ce que sera le résultat final ! La diversité des rencontres, des demandes, des individus et des entreprises avec lesquels je suis en contact au quotidien est également extraordinairement riche et stimulante.